3h du matin, Blaise se dirigeait en hâte vers sa voiture pour rentrer chez lui. Il se sauvait plutôt. Il fuyait la couche où Chantal restait seule, satisfaite et profondément déçue.
Comme chaque fois, il s’enfuyait après quelques heures d’érotisme débridé.
Insatisfait, un sentiment de culpabilité tenace, dégoûté de lui-même, il se promettait d’en rester là. De ne plus recommencer. De rompre définitivement. Mais chaque fois son besoin de sexe reprenait le dessus...
Ce n’est pas Chantal qu’il désirait. Mais Sophie ne voulait pas reprendre leur liaison, estimant qu’elle était pleinement satisfaite de leur relation platonique. Ils s’aimaient, étaient bien ensemble, passaient de bon moment en discutions et échange divers. S’il en voulait plus et se sentait en manque, il y avait des professionnelles pour « ça » !
Il lui avait vertement répondu qu’il était hors de question qu’il paye pour ça. Qu’il lui restait donc qu’à trouver une femme qui accepterait cette situation. Elle n’avait fait aucun commentaire, seule une larme glissa sur sa joue.
Sophie l’avait invité pour son anniversaire. Prenant plaisir à préparer un repas qui, en d’autre temps, aurait pu être qualifié d’amoureux. A un moment leur discussion dériva sur les soldes qui battaient leur plein. Ils évoquèrent leurs bonnes affaires. Sophie lui proposa de reprendre, s’il le désirait, une petite polaire trop grande pour elle.
C’est quelques jours plus tard, alors qu’il cherchait de quoi se couvrir pour sortir étendre le linge, que Blaise enfila machinalement la polaire. Il défaillit. La polaire était imprégnée de l’odeur de Sophie. Il resta un long moment le visage enfoui dans le vêtement, s’efforçant à grand peine de retenir le flot de larmes brusquement jaillies.
Les yeux clos, le cœur à la dérive, contristé il n’avait aucune espérance. Rien, ni personne, ne la ferait changer d’avis.
Assis dans la voiture, Blaise avait parfaitement conscience qu’il massacrait Chantal. Elle était prête à tous les sacrifices, à accepter toutes ses lubies pour l’avoir un peu auprès d’elle. Lui s’en moquait. Il sortait insatisfait de son lit. Elle n’était en rien responsable, faisant tous ce qui était en son pouvoir pour le satisfaire. Mais Blaise ne pensait qu’à Sophie. N’avait que Sophie comme amour.
Lentement, dans la froide nuit hivernale, il regagna son appartement. Il ne lui restait que peu d’heures de sommeil avant l’appel du réveil-matin.