Comme beaucoup de gens, j’avais eu l’occasion de lire quelques polars. Un ou deux Agatha Christie (bof!), beaucoup de Maigret (Oh oui !), puis plus rien.
Jusqu’à ce jour de 95, à Nantes, dans les documents du congrès, où je fis quelques déclarations fracassantes, se trouvait un petit livre à la couverture « série noire ». Sous le titre de « Chronique en noir », en 21 chapitres et 80 pages, l’auteur fait un tour rapide mais assez convainquant de la littérature policière. Rapidement passionné, j’intégrais un monde inconnu pour moi. C’est ainsi que je fis la connaissance des françaises Fred Vargas, Maud Tabachnik, Andréa H Japp. Des américaines Sara Paretsky, Lynda La Plante, de l’écossaise Val macDermid. Et beaucoup d’autres encore, dont je vous parlerais peut-être un jour.
J’exagère, elles n’étaient pas toutes citées dans cet ouvrage. Mais ayant trouvé dans quelle revue, que je recevais régulièrement, l’auteur distillait ses chroniques, j’en vins à petit à petit prendre en compte ses avis, et d’acheter les livres qu’il me donnait envie de lire.

C’est ainsi que je fis la connaissance de Qiu Xiaolong.
Il est né à Shanghai, en Chine. La Révolution Culturelle démarre en 1966, alors qu’il est à l’école primaire. Son père accusé d’être un « capitaliste » devient la cible des gardes rouges. Lui-même ne peut aller à l’école pendant des années. Il pratique alors le taï chi dans un parc de Shanghai.et y apprend tout seul l’anglais. En 1976, il entre à l’université, étudie la littérature anglo-américaine.Il est aux Etats-Unis quand les événements de Tien’anmen éclatent et change sa vie.
Je ne sais combien de livres il a publié. On peux les trouver en format poche au Seuil ou aux éditions Liana Lévi :
- Mort d’une héroïne rouge
- Visa pour Shanghai
- Encres de chine
- Le très corruptible mandarin
Ces romans policiers sont très dépaysants. Une fenêtre ouverte sur un monde et une culture inconnue, malgré les médias.
L’auteur emmaille son récit de poésies et de référence littéraire et historique. Le crime est prétexte à nous faire connaître les éléments disparates d’une société très ancienne en pleine mutation.
Quand le cycle incessant
Des fleurs de printemps et de la lune d’automne
Finira-t-il ?
De combien de choses du passé
Un cœur se souvient-il ?
La nuit dernière, dans la mansarde revisitée
Par le vent d’est,
C’était insoutenable de regarder
Vers la maison dans la claire lumière de la lune.
Les balustrades sculptées et l’escalier de marbre sont
Sans doute inchangés, mais pas sa beauté.
Quelle est la mesure de ma douleur ?
Elle est comme la crue de printemps d’un long fleuve
Coulant vers l’est.
(Encres de chine)
Nb : Ce n’est que bien plus tard que je découvris qu’il y avait eu un débat d’organisé avec des auteurs. C’est ainsi que j’ai raté une rencontre avec Fred Vargas. Sniff.